Octobre 1809, Pierre-Marie PROST se prépare au départ.
Il est Granvallier, roulier du Jura, de Saint-Laurent-en-Grandvaux, précisément.
Il part tous les automnes avec son cheval et sa charrette, pleine de tout ce que les artisans du Jura savent faire : fromages, objets tournés en bois, pierres taillées, viandes fumées, fourrures...
Paysan à la belle saison, il quitte ses champs à l'automne, et reviendra au printemps. Avec les autres Grandvalliers, il va parcourir la France de Napoléon Bonaparte, vendant, achetant et troquant des marchandises l'hiver durant. Il est instruit pour un homme de cette époque, il sait lire, écrire et surtout compter. Il sait aussi vivre dans la nature. Pendant son périple, il devra se garder des bandes de pillards, s'abriter des pluies, se préserver du gel, chasser, pêcher, se construire un abri de fortune, réparer une ridelle, un essieu, une roue, tailler le cuir, soigner son cheval. J'aime à croire que si Pierre-marie a existé, il avait un couteau pliant dans les grandes poches de sa capeline en laine feutrée. Ce couteau, c'est le « Grand'val ». Je l' ai créé robuste et simple à la fois, sans sacrifier l'harmonie des lignes. Un manche en rondeur, assez long et large, une lame plutôt massive, large et épaisse, parfaitement adaptée au montage piémontais et « 2 clous ». J'ai aussi créé une version plus petite, conservant la ligne de l'original, mais plus légère, plus adaptée au système d'ouverture à ressort.