Prononcer yokaille (enfin, je crois!). Les Yōkai sont pêle-mêle tous les esprits qui peuplent les légendes et la tradition nippones. Comme pour beaucoup de mots japonais, la traduction de Yōkai n'est pas aisée. Peut-être la plus juste serait : « esprit, forme d'existence ou phénomène inexplicable ou surnaturel pour celui qui y assiste». Ils sont une multitude, certains dangereux et méchants, d'autres espiègles, certains franchement bizarres, et enfin quelques uns pouvant se montrer bienveillants. Des Yōkai, il y en a pour tout les goûts : de kitsune, la femme-renarde, au terrible ogre Oni, en passant par mon préféré, l’inoffensif Akaname, sorte de petit bonhomme hirsute qui passe ses nuits à lécher la crasse accumulée dans les salles de bains. Et puis il y a les Yōkai « tsukumogami », litterallement : « esprit de 99 ans ». Ce sont des objets du quotidien japonais, sandales de paille, bouilloire à thé, paravent en papier, etc., qui prennent vie lors de leur 100ème anniversaire ! J'ai créé Yōkai et m'inspirant de la tradition japonaise. Du Kaiken, le petit poignard porté par les femmes des samouraïs, Yōkai a pris la lame rectiligne et la pointe montante en biseau. Du higonokami, le couteau pliant créé au Japon fin 1800, il a pris la faculté de se fermer, le manche plat et fin et le système de fermeture « piémontais ». Ouvert, sa lentille vient s'intégrer dans le manche. A ma connaissance, il n'existe pas de couteau pliant ayant pris vie lors de son 100ème anniversaire. Du moins, pas encore...